Cela fait déjà plus de 2000 ans que les premiers mécanismes de codage furent inventés. Tout d’abord, il faut savoir que Jules César ne fut pas le premier à utiliser des codes secrets. En effet, des civilisations plus anciennes avaient recours à la cryptologie afin d’assurer la confidentialité de certains messages. En revanche, Jules César fut le premier à s’en servir à des fins militaires.
Le code, dit de César, est une méthode de chiffrement par décalage, basée sur une simple substitution mono-alphabétique[1] . Par exemple, pour un décalage de 3 lettres, le « A » sera remplacé par la troisième lettre la suivant : dans ce cas, par « D ». Le cheminement inverse permet le décodage. Si l’on ne connaît pas le décalage initial, le seul moyen est de tous les tester. Il y en a donc 25 possibles, étant donné qu’il y a 26 lettres dans l’alphabet. Le décalage le plus fréquent à l’époque était celui de 3 lettres. Cependant, certains autres décalages sont connus sous d’autre nom. Le code Eiffel (FL) par exemple, où F vaut L, le décalage est donc de 6 lettres.
Le code, dit de César, est une méthode de chiffrement par décalage, basée sur une simple substitution mono-alphabétique[1] . Par exemple, pour un décalage de 3 lettres, le « A » sera remplacé par la troisième lettre la suivant : dans ce cas, par « D ». Le cheminement inverse permet le décodage. Si l’on ne connaît pas le décalage initial, le seul moyen est de tous les tester. Il y en a donc 25 possibles, étant donné qu’il y a 26 lettres dans l’alphabet. Le décalage le plus fréquent à l’époque était celui de 3 lettres. Cependant, certains autres décalages sont connus sous d’autre nom. Le code Eiffel (FL) par exemple, où F vaut L, le décalage est donc de 6 lettres.
AlgoBox : Code César
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De nos jours cela paraît tout à fait enfantin, mais le principe du code César repose, tout simplement, sur l’ignorance de l’astuce pour déchiffrer le code. De plus à cette époque, l’impopularité de la cryptologie permet la totale incompréhension des ennemis face aux cryptogrammes. Cependant, pour rendre la tâche plus difficile ils étaient transmis en langues moins courantes, devenant difficilement déchiffrable.
Ainsi, afin de déchiffrer ces messages, les généraux ennemis se fondaient sur l’analyse fréquentielle des lettres les plus utilisées. Si le texte était chiffré en français, on pouvait deviner la lettre correspondant au « E » puisqu’elle est la plus utilisée dans la langue française. On en déduit alors le décalage. Il fallait cependant savoir en quelle langue était écrit le texte initial.
D’après l’érudit romain Suétone, auteur la biographie de Jules César :
«Il y employait, pour les choses tout à fait secrètes, une espèce de chiffre qui en rendait le sens inintelligible (les lettres étant disposées de manière à ne pouvoir jamais former un mot), et qui consistait, je le dis pour ceux qui voudront les déchiffrer, à changer le rang des lettres dans l'alphabet, en écrivant la quatrième pour la première, c'est-à-dire le d pour le a, et ainsi de suite.»
Suétone, dans Vie des douze Césars, Livre I
«Il y employait, pour les choses tout à fait secrètes, une espèce de chiffre qui en rendait le sens inintelligible (les lettres étant disposées de manière à ne pouvoir jamais former un mot), et qui consistait, je le dis pour ceux qui voudront les déchiffrer, à changer le rang des lettres dans l'alphabet, en écrivant la quatrième pour la première, c'est-à-dire le d pour le a, et ainsi de suite.»
Suétone, dans Vie des douze Césars, Livre I
Suétone raconte : « César approuva le parti qu'il prenait ; au lieu de trois légions sur lesquelles il comptait, il fut réduit à deux, mais il savait que le salut commun ne dépendait que de sa diligence. Il se rend à marches forcées sur les terres des Nerviens. Là, il apprend des prisonniers ce qui se passe au camp de Cicéron, et son extrême danger. Alors il décide, à force de récompenses, un cavalier gaulois à lui porter une lettre : elle était écrite en caractères grecs, afin que les ennemis, s'ils l'interceptaient, ne pussent connaître nos projets. Dans le cas où il ne pourrait parvenir jusqu'à Cicéron, il lui recommande d'attacher la lettre à la courroie de son javelot et de la lancer dans les retranchements du camp. César écrivait que, parti avec les légions, il allait bientôt arriver, et exhortait Cicéron à conserver tout son courage. Dans la crainte du péril, et selon ses instructions, le Gaulois lance son javelot ; il se fiche par hasard dans une tour, y reste deux jours sans être aperçu, et n'est découvert que le troisième par un soldat, qui prend la lettre et la porte à Cicéron. La lecture qui en est faite en présence des soldats excite parmi eux d'unanimes transports de joie. Déjà on voyait la fumée des incendies, et il ne put rester aucun doute sur l'approche des légions. »
Nous savons également que le code César fut utilisé lors de la bataille d’Alésia où circulèrent de nombreux messages codés. Cette bataille, l’une des plus importantes sous Jules César, permit aux romains de mener à terme la conquête de la Gaulle. On peut alors constater l'importance de la cryptologie il y a plus de 2000 ans. Certaines informations disent même que cela aurait été l’un des éléments clés de la formation de l’empire romain.
En 1586, ce code est amélioré par le cryptographe Blaise de Vigenère. Le code de Vigenère est également un chiffrement par décalage. Cependant, le décalage change à chaque lettre codé, ce qui le différencie du code César. De ce fait le chiffre de Vigenère peut ainsi résister à l’analyse fréquentielle. Pour l’utiliser on procède de la manière suivante : on prend le message que l’on désire coder ; sous ce message on écrit la clé (qui peut être un mot ou bien une phrase quelconque). On décale alors chaque lettre du message en fonction du décalage administré par la lettre correspondante. Par exemple, si l'on veut coder « TPE » avec la clé « ICI », on décale le T de 9, le P de 3 et le E de 9. Cela donne CSN. La clé n’était bien entendu pas écrite sous chaque lettre, l’expéditeur et le receveur devaient la connaitre au préalable.
Il fallut attendre près de trois siècles avant que le code soit cassé, grâce au major prussien Friedrich Kasiski, qui publia sa méthode en 1863.
Le conflit le plus important dans lequel fut employé le chiffre de Vigenère fut la Première Guerre mondiale. En effet, bien que la majorité des cryptographes de l’époque sache déchiffrer ce type de code, il était toujours utilisé, notamment par les forces allemandes. Les messages envoyés par ces derniers ne résistaient donc pas très longtemps à la cryptanalyse de leurs ennemis, leur donnant ainsi un certain avantage. On sait par exemple qu’à Verdun de nombreux messages furent interceptés, participant à la victoire française. Du côté de la Triple Entente, on employa de nombreux nouveaux codes alliant substitution et transposition[2]. Aucun de ces codes n’est resté secret durant l’ensemble de la guerre, mais le temps que mettait l’adversaire à les casser leur accordait un avantage déterminant.
Petite anecdote : il se trouve que Marie-Antoinette utilisait également de ce type de codage lors de sa correspondance avec le comte Axel de Fersen. Cependant, elle procédait de manière légèrement différente : elle n’utilisait pas qu'une seule clé, mais inscrivait sous chaque lettre codée, la clé servant à chiffrer. De plus seule une lettre sur deux était codée. L'inscription des messages étant alors suspectes, ses cryptogrammes furent facilement décryptés, et sa relation secrète fut alors dévoilée.
Etonnamment, le code César fut utilisé durant la guerre de Sécession (1861-1865) comme type de codage. Mais étant donné la simplicité du code et les techniques de décryptage bien plus avancées la plupart des messages interceptés furent déchiffrés très rapidement.
Le plus surprenant reste sa réutilisation en 1915 par la Russie. En effet, afin de forcer les troupes allemandes à manœuvrer deux fronts en même temps, leurs alliés de la Triple Entente demandèrent aux Russes d’engager le combat le plus tôt possible. Pris de court, les soviétiques n’eurent pas le temps de s’organiser et utilisèrent le code César pour communiquer et établir leurs techniques de combats. De ce fait, durant la bataille de Talemberg, l’armée allemande intercepta et décrypta les codes russes, ce qui leur permis de connaitre le positionnement de l'armée soviétique et de la vaincre. Cette opération permit à la Triple Entente de l’emporter sur le font français et d’ainsi rester en possession de Paris.
On constate donc que l’usage du code César peut, au XXème siècle, avoir un impact négatif pour les armées y ayant recours. Il peut même mener à des défaites, comme dans le cas de la bataille de Talemberg. C’est ainsi que l’on se rend compte de l’évolution de la cryptologie : deux millénaires plus tôt, l’utilisation du code César était un réel apport militaire, voir même déterminant. De façon plus nuancée, il se produisit la même chose avec le chiffre de Vigenère, durant cette même guerre. Un mauvais cryptage peut donc terriblement nuire aux personnes y ayant recours, étant donné les informations que cela fournit à ceux qui parviennent à déchiffrer les informations. Afin de permettre une discrétion totale des communications en temps de guerre, de nouveaux types de cryptologie ont par la suite été développés. En effet, la cryptologie connaîtra sa plus grande évolution au cours du XXème siècle. Ainsi apparaitra en 1919, en Allemagne, la machine Enigma : une machine de cryptage extrêmement sophistiquée.
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